Le droit à l’image est un droit fondamental qui permet à chaque personne de contrôler l’utilisation de son image. Toutefois, lorsqu’il s’agit de photographie de rue, ce droit doit être mis en balance avec la liberté d’expression artistique du photographe. Un arrêt de la Cour d’Appel de Paris rendu en 2008, connu sous le nom d’« affaire François-Marie Banier », a fait évoluer la jurisprudence française en faveur des photographes.

Selon cet arrêt, « le droit à l’image doit céder devant la liberté d’expression chaque fois que l’exercice du premier aurait pour effet de faire arbitrairement obstacle à la liberté de recevoir ou de communiquer des idées qui s’expriment spécialement dans le travail d’un artiste, sauf dans le cas d’une publication contraire à la dignité de la personne ou revêtant pour elle des conséquences d’une particulière gravité » (Cour d’Appel de Paris, 2008, « affaire François-Marie Banier »).

En d’autres termes, la liberté d’expression artistique prime sur le droit à l’image dans l’espace public, à moins que la photo ne porte atteinte à la dignité de la personne ou n’entraîne des conséquences d’une particulière gravité pour elle. Cela signifie que, dans la plupart des cas, il est parfaitement légal de prendre des photos de personnes dans la rue, à condition de respecter certaines limites.