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Questions à ....

Me Joëlle Verbrugge

Ce mois-ci je vous propose de découvrir Me Joëlle Verbrugge, avocate reconnue dans le monde de la photo pour ses différents livres et son blog sur le droit de la photo.

Mais Me Joëlle Verbrugge est aussi une photographe professionnelle.

1 : Pouvez-vous vous présenter rapidement

Je suis avocate depuis 1991. Après avoir exercé pendant 10 ans en Belgique,  je me suis inscrite en 2002 au Barreau de Bayonne où j’exerce depuis lors.
Parallèlement je suis aussi auteur-photographe, avec un Siret d’artiste depuis 2009. Je pratique la photo depuis l’âge de 10 ans, en réalité.
Je vis au Pays Basque depuis 2001, ce qui me permet d’évoluer dans un environnement photographiquement très agréable 🙂
Entre ces deux activités j’ai créé, en 2009, le blog Droit & Photographie pour expliquer le droit aux photographes, puis j’ai écrit et publié de très nombreux ouvrages et articles. 

2 : Pourquoi vous spécialiser dans le droit photographique?

Essentiellement parce que cela m’amuse bien plus que le droit des successions, des divorces ou mêmes les litiges commerciaux.
En 2009, j’ai voulu totalement arrêter le Barreau, lassée de cette activité de plus en plus difficile à exercer pour diverses raisons, et me lancer exclusivement dans la photo.
Mais à ce moment, mes enfants étaient tout jeunes, la maison n’était pas encore payée, etc… donc j’ai reculé devant le risque que cela représentait, mais cela m’a donné l’occasion de transformer malgré tout mon activité.. 
J’ai commencé par adopter moi-même un statut d’artiste (le seul que je peux cumuler avec la déontologie stricte qui s’impose aux avocats). En m’apercevant de la complexité de certaines de ces démarches et des particularités de ces statuts de photographes, je me suis demandée comment faisaient les photographes qui n’avaient pas 20 ans de Barreau.
Donc j’ai commencé par publier quelques posts dans des forums avant de centraliser mes infos dans mon blog qui a tout de suite répondu, semble-t-il, à un besoin.
Et de fil en aiguille, au fil des mois et des années, j’ai pu consacrer entièrement mon activité d’avocate au droit de la photo, dans tous ses aspects.

3 : Pouvez-vous résumer rapidement l’ arrêt François-Marie Banier

Il s’agit d’un arrêt rendu par la Cour d’appel de Paris en 2008. Le litige concernait une photo de rue représentant une femme, et publié ensuite dans un ouvrage du photographe François-Marie BANIER. Cet ouvrage regroupait une série de photos de rue. La femme estimait qu’il s’agissait d’une « cour des miracles » et qu’elle n’avait pas à s’y trouver, et réclamait d’importants dommages et intérêts.
La Cour d’appel devait donc se pencher sur ce conflit entre le droit à l’image de la femme concernée et la liberté d’expression artistique du photographe. 
Les juges ont posé les principes suivants, toujours applicables à l’heure actuelle : 
   . Dans ce conflit entre droit à l’image et liberté d’expression artistique, la liberté d’expression doit l’emporter,
   . SAUF SI : 
      – Soit la photo est contraire à la dignité humaine (ce qui n’était pas le cas dans cette affaire-là)
      – Soit si la personne photographiée démontre que la diffusion de la photo lui a causé « des conséquences d’une particulière gravité », ce que la femme ne démontrait pas dans cette affaire-là.

Dès lors, l’arrêt est très important puisqu’il consacre le principe de la liberté d’expression artistique, et donc le droit de faire puis de publier des photos de rue, sous les deux réserves évoquées plus haut.

4 : Vous faites vous même de la photo, quel est votre style de photos? Quel boitier utilisez vous?

Je pratique essentiellement la photo sportive et la photo de concerts/spectacles.
Mes photos sont visibles sur le site : www.joelle-verbrugge-photographe.com 
Et sinon j’ai publié également deux livres photos chez un éditeur régional (« Pays basque, terre de couleurs » et « Biarritz » réalisé, lui, à 4 mains).
J’utilise depuis 2017  :

  • Sony A7RIII
  • Sony A9

et quelques objectifs bien sympas (et bien lumineux), la plupart en monture Sony, mais un ou deux encore en Canon avec bague d’adaptation, je n’ai pas entièrement renouvelé le parc d’objectifs, je garde ce qui fonctionne quand la qualité est au rendez-vous.

5 : Un petit conseil pour les adhérents qui souhaitent faire de la photo de rue?

OSER!!
Oser déclencher, et aussi oser s’approcher des gens (je donne une astuce dans le livre aussi), créer des contacts, l’appétit viendra en pratiquant…
Partir en se disant que c’est une chasse inoffensive, et que vous n’avez rien à perdre.. laissez le hasard créer des situations, avoir de la patience, découvrir…
Et déclencher…
Les  questions juridiques se poseront plus tard, au moment de diffuser éventuellement les photos. Si vous attendez avant de déclencher, le sujet sera parti, et la photo n’existera jamais.

Son dernier ouvrage :

La  » photographie de rue  » pourrait se définir comme une pratique dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte dans des situations spontanées et des lieux publics. Cet ouvrage vous propose un tour d’horizon des règles juridiques applicables à ce type de photographies tant au moment de la prise de vues que, surtout, lors de la publication de vos photos. L’ouvrage évoque le droit à l’image des personnes représentées, le droit de propriété intellectuelle et la diffusion des photos selon le statut du photographe.

Pour acheter le livre « Parcours Juridique – La photo de rue »
https://www.bookelis.com/droit/54496-La-photo-de-rue.html

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