© Marina Viguier
© Marina Viguier

Questions à ....

Marina Viguier

Découverte grâce aux portraits de Charlotte Dhenaux, cette photographe m’a hypnotisé par la force de ses portraits et autoportraits. Et en plus, c’est une Picarde ! Ce mois-ci, je vous propose de découvrir la photographe Marina Viguier.

1- Peux-tu te présenter rapidement ?

Hello ! Je suis Marina, une photographe franco-finlandaise de 32 ans ayant grandi entre la Picardie, le sud et la Finlande. Actuellement je suis basée à Paris. Depuis mes 20 ans, je suis très impliquée dans de nombreux projets associatifs et militants, notamment pour Solidarité Sida/solidays, le Positif Festival, les cabarets ou encore l’association les Invincibles qui lutte contre la maladie de Charcot. On peut aussi facilement me trouver dans les salles de concerts/festivals. 

2- Depuis quand fais-tu de la photo ? et comment as-tu commencé ?

Depuis petite j’avais un petit boîtier amateur canon et je faisais des photos (ratées) de paysages et des lumières d’été en Finlande. Puis plus rien pendant 15 ans, à galérer dans plusieurs jobs sans trop trouver ma place. J’ai recommencé en amateur juste avant le covid avec un boitier argentique, l’Olympus OM-1N chiné pour un rien sur leboncoin. À la même période j’ai découvert les cabarets parisiens, le cabaret de poussière en particulier. Un endroit très libre artistiquement et visuellement renversant. Tout m’a plu, des propositions artistiques, aux propos militants. Alors, j’ai proposé de venir faire quelques photos pour les offrir ensuite chaque mois pour aider à promouvoir leurs spectacles. Maintenant j’y suis tous les mois bénévoles depuis 4 ans et je progresse sans cesse à leurs côtés. Parallèlement à ça, comme je fréquente beaucoup le milieu de la musique, j’ai aussi commencé à m’incruster dans des backstages, des tournées, studios, et j’avais toujours l’appareil photos. Il y à 3 ans, pour la première fois on m’a proposé de me payer pour faire des photos. J’ai alors peu à peu glissé vers une pratique professionnelle.

3- Comment décris-tu ton style de photos ?

Je pense avoir un regard qu’on qualifierait de “female gaze”, c’est-à-dire un regard non dominant et non jugeant sur mes sujets. Sinon souvent j’entends de mes photos qu’elles ont un côté très “reportage”, que je capte “l’instant”, le moment “où ça se passe”, une étreinte, un sourire, un saut sur scène, une extase… Je pense aussi avoir un côté assez militant dans mes choix : les cabarets, les projets associatifs que j’accompagne en photos et souvent dans la communication plus globalement. De plus en plus, je m’enferme en studio et je travaille des directions artistiques plus marquées, plus personnelles, toujours avec une retouche un peu à l’argentique, mon premier amour. 

4- Argentique ou numérique ? Quel(s) boitier(s) ?

Mon premier amour est argentique et s’appelle Olympus OM-1N, mais le coût, les pénuries de pellicules ou encore l’exigence parfois de rendre des images dans l’heure, m’ont obligé à migrer vers du numérique. Cela m’a ouvert des champs de créativité. En ce moment j’utilise 2 boitiers de chez Canon : le R6 mark II et le R5 mark II. J’adore l’univers Canon que je maîtrise bien, je viens de passer sur le R5, je vous en dirai des nouvelles !

Sinon en photos de rue je prends un Fujifilm X100VI qui est plus léger et discret pour cet exercice.

5- Quels sont tes projets en cours ou futurs ?

Au long termes, je travaille une série très esthétique de portraits pour célébrer des personnes militantes, queer, féministes… Un grand projet arrive avec l’association “les Invincibles” pour lutter contre la maladie de Charcot. Aussi le 10 mai vous pouvez me retrouver au Positif Festival dont je serai la photographe officielle, c’est un événement pour lutter contre la sérophobie. A très long termes j’aimerai bien monter mon studio photo, espace de création, j’y réfléchi pour le moment 🙂

6- Un.e photographe coup de cœur.

J’admire beaucoup de photographes. Récemment, Akihito Yoshida dans l’exposition, “The Dialogue of Two”, m’a profondément émue. C’est de la photo-documentaire, rien n’est posé, ni plastique, c’est poétique, sur le vif, sur une grand-mère et son cousin, sur l’abandon, la solitude et l’amour. 

7- Un petit conseil à donner à toute personne qui aimerait se lancer dans la photo ?

Il y a pleins de bons conseils, mais le plus pertinent c’est : il faut travailler. Il faut faire beaucoup de photos, beaucoup, beaucoup, beaucoup pour façonner son style, son identité visuelle, cela prend énormément de temps. J’ajouterai également qu’il faut rester curieux·se et ouvert·e, il faut une forme d’humilité dans la photographie.

En savoir + sur la photographe MARINA VIGUIER

Site propulsé par WordPressAssociation Déclic Soissons – W024005048

Copyright © 2021. All rights reserved.