portrait Nicolas Croce

Questions à ....

Nicolas Croce

Rencontré au salon de la photo de Paris en 2024, découvrons qui est Nicolas Croce

1- Peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Nicolas Croce, et je vis actuellement dans le sud de la France, près de Perpignan, d’où je suis originaire.

J’ignore si j’en aurai autant qu’un chat, mais j’aime dire que j’ai déjà eu plusieurs vies :

J’ai commencé, alors que j’étais étudiant à Montpellier, comme sportif de haut niveau dans la voile ;
Puis je me suis lancé dans l’entrepreneuriat, à Toulouse, dans le domaine de l’informatique ;
Ensuite, je suis devenu auteur et photographe, ce qui m’a permis de m’expatrier pendant quatre ans en Espagne, puisque mes revenus provenaient majoritairement d’Internet ;
Plus récemment, je me suis lancé dans un nouveau projet, puisque j’ai repris il y a quelques mois la direction d’un centre nautique sur la côte méditerranéenne.
Je me considère comme un polymathe plutôt qu’un spécialiste, puisque je m’intéresse à de nombreux domaines : la photographie, la lecture, l’écriture, la philosophie, la nature humaine, la psychologie, la performance, l’excellence, le marketing et pas mal d’autres sujets passionnants en rapport avec le processus créatif, le développement personnel et l’entrepreneuriat.

Et ce sont toutes ces compétences qui me permettent d’aider mes lecteurs et d’écrire des livres qui se démarquent des classiques guides techniques.

2- Depuis quand fais-tu de la photo ?et comment as-tu commencé ?

J’ai commencé à m’intéresser à la photo suite à un voyage en Suède — c’était à Stockholm, en 2009, pour le premier de l’an.

Pendant mes quelques jours passés là-bas, j’ai été émerveillé par les couleurs, l’architecture et l’ambiance qui se dégageait de cette ville.

Mais, à mon retour, ma déception a été immense : les photos que j’avais prises ne reflétaient absolument pas ce que j’avais vécu. Beaucoup étaient floues ou mal exposées, les couleurs n’avaient rien à voir avec la réalité, et les trois quarts de mes photos étaient bonnes à jeter.

J’ai donc décidé d’apprendre la photo. Mais, comme je travaillais, je n’avais que peu de temps à y consacrer. J’ai donc appris seul, principalement en lisant des livres et des articles trouvés sur Internet — et ça n’a pas toujours été facile.

Durant mon apprentissage, je me suis rendu compte d’une chose : la plupart des cours que je trouvais étaient compliqués à comprendre, mal expliqués et souvent bourrés de vocabulaire technique. Par moments, j’avais l’impression que tout s’embrouillait dans ma tête. Je me suis même parfois demandé si la photo n’était pas trop compliquée pour moi.

Je me suis alors promis une chose : partager tout ce que j’apprenais au sujet de la photo, mais de manière simple, claire et sans langage technique. Car en réalité, la photo n’est pas une discipline très compliquée.

C’est comme cela qu’est né mon premier livre : J’apprends la photographie.

3- Comment décris-tu ton style de photos ?

La photographie que je pratique et que j’enseigne, c’est la photographie de tous les jours.

Cette pratique se rapproche de la photographie de rue et de la photographie de voyage, mais elle est bien plus riche, car elle ne se limite pas à la création artistique — c’est une façon de vivre, ainsi qu’un outil d’épanouissement et de développement personnel.

La photographie de tous les jours, c’est la clé d’une vie meilleure et d’un monde plus beau. Une pratique pour ceux qui pensent que la photo a plus à leur apporter que simplement de belles images.

Une chose importante également : je n’ai jamais voulu vivre de la vente de mes photos, pour rester libre, créativement parlant.

Dans ma pratique, une photo totalement floue peut me plaire et m’intéresser davantage qu’une photo parfaitement nette. Or, si je vends une prestation pour un mariage, et que je montre des photos complètement floues, je peux m’assoir sur le chèque !

4- Argentique ou numérique ? Quel(s) boitier(s) ?

Numérique. En réalité, je n’ai jamais essayé l’argentique. Toutefois, j’imprime mes photos. C’est important, en processus numérique, d’avoir quelque chose de physique à tenir entre les doigts, à contempler, à montrer, à partager. Les photos prennent vie quand elles sont sur papier.

Quant à mes appareils, j’en ai deux : un Leica Q (je crois que c’est le 2) et un Ricoh GR.

Le Ricoh est toujours dans ma poche, quoi que je fasse, alors que je ne prends le Leica, un peu plus encombrant, que lorsque je sors délibérément prendre des photos.

La particularité de ces deux appareils, c’est que je ne peux pas changer leurs objectifs, et qu’ils ont des focales fixes, toutes les deux en 28 mm (équivalent 24×36).

Ça me permet d’être très rapide dans mes cadrages, et d’être beaucoup plus discret lorsque je photographie des personnes dans la rue. En ayant toujours la même focale, je m’habitue à elle, et je visualise le cadre avant même de mettre mon œil dans le viseur. (Pour ceux que cela intéresse, j’explique ma technique en détail dans mon livre : Libérez Votre Regard !)

5- Quels sont tes projets en cours ou futurs ?

Je travaille sur un livre issu de mes expériences en workshop.

Ce sera la suite d’une trilogie avec Principes de la photographie de tous les jours et Libérez Votre Regard, eux aussi issus de ce que j’enseigne à mes élèves lors de workshops.

Ce dernier ouvrage traitera de l’humain dans la rue : comment photographier les inconnus, que ce soit en restant incognito, ou au contraire, en abordant quelqu’un pour le faire poser pour vous.

6- Un.e photographe coup de cœur

Sans hésiter : Saul Leiter.

J’aime ses photos, j’aime le personnage, et j’aime sa philosophie.

Ce qui m’a le plus inspiré dans son travail, c’est sa façon de voir le quotidien. Il a passé sa vie à photographier le même quartier de New York, alors que d’autres ont besoin de partir à l’autre bout du monde, ou qu’un évènement exceptionnel se produise, pour sortir leur appareil photo.

J’admire également Ralph Gibson, pour son infatigable quête de beauté, et ses réflexions autour de l’abstraction et de l’intemporalité de ses œuvres.

7- Un petit conseil à donner à toute personne qui aimerait se lancer dans la photo ?

Je n’ai pas un conseil, j’en ai trente, et ils sont tous regroupés dans mon livre : Principes de la photographie de tous les jours !

Plus sérieusement, le conseil le plus important pour un débutant, c’est peut-être le principe numéro 14 de ce livre : N’adaptez pas votre vie à la photo, adaptez la photo à votre vie.

Un petit extrait : « Pour progresser rapidement, pratiquez régulièrement. Si vous n’avez pas de temps à consacrer à la photo, c’est que vous ne vous y prenez pas comme il faut. Vous n’avez pas besoin d’une journée entière pour prendre des photos, ni même de plusieurs heures. Sortir acheter le pain est l’occasion de prendre des photos, le trajet vers l’école l’est aussi, tout comme votre prochain week-end en famille et même la pause-café ou la préparation du repas. Si vous avez le temps de vivre, vous avez le temps de prendre des photos. Ne changez pas vos habitudes, à part celle de toujours avoir un appareil avec vous. »

Et pour les photographes plus aguerris, ce serait :

Apprenez à voir avec le cœur (Principe 18),
Montrez-nous l’invisible et vos photos nous passionneront (Principe 19),
Que la beauté soit votre religion (Principe 28), et enfin
N’arrêtez jamais de créer (Principe 25)

En savoir + sur le photographe Nicolas Croce

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